Article de Leonardo Mazzeo, un écrivain et journaliste italien venu de Rome, perdu entre les jupons de Kazak, un carnaval de Venise lyonnais et un Défilé un peu différent!
Ces jours-ci, je suis à Lyon, rue Victor Hugo, dans un climat surréaliste en raison d’une pandémie. Masques partout dans la rue (situation désormais similaire en Italie, j’ai vu et lu), et la vie continue mais avec le spectre du virus qui continue de planer autour et en nous, une chose terrible que j’ai encore du mal à comprendre, à gérer, interpréter. Je ne sais pas comment me comporter, parfois j’ai l’impression d’exagérer, parfois j’ai l’impression de ne pas en faire assez. La vérité se situe peut-être au milieu: les choses peuvent être faites, mais avec la tête. Tout comme Rita Bigini, dont je ne parle ici qu’en tant que professionnelle et non en tant que mère de ma copine. Parce que cette femme est bien plus, et ceux qui la connaissent le savent.
Covid, avons-nous dit ? La pandémie qui met les gens dans les hôpitaux et l’économie à genoux. Celle qui oblige les pays à trouver le juste milieu entre la santé et l’équilibre économique. Celle qui a affaibli le commerce, surtout pour ceux qui n’ont pas les bases solides de multinationales derrière eux. Comme Rita et Kazak, en fait. Mais qui à su réagir.
Kazak et l’idée du défilé des clients (également à l’époque de Covid)
La boutique Kazak distribue des vêtements beaux et raffinés (et pour cette raison aussi chers à juste titre) et je reconnais qu’elle a beaucoup de goût même si ce n’est pas moi qui m’y connais beaucoup en terme de mode. Mais chez Kazak, je vois toujours beaucoup de femmes qui vont et viennent (Kazak étant une boutique que pour femmes), alors je dirais qu’elles les aiment ces vêtements.
Chaque année, Rita organise des défilés de mode pour présenter les nouveautés : l’idée est déjà assez surprenante, quelle autre boutique de taille moyenne/petite connaissez-vous qui montre les nouveaux arrivants? Moi je ne connais personne, mais peut-être que je vis dans ma bulle de la fast fashion dont j’essaye de sortir, lentement. Le fait est que je ne l’avais jamais vu auparavant.
Mais cela ne suffit pas : l’idée en question s’est enrichie et est devenue révolutionnaire, belle, engageante. Et le mérite revient aussi à Emma, qui a contribué à la concevoir et à la créer : au lieu de faire défiler des mannequins professionnelles, les clientes elles-mêmes sont sur le devant de la scène à défiler, les mettant ainsi au centre de tout. Une merveilleuse façon de mettre en valeur à la fois les clientes et leurs vêtements : tout le monde s’amuse, et même le chiffre d’affaire en profite, car voir des vêtements intéressants sur des gens ordinaires, à mon avis, augmente leur impact et leur potentiel. N’achetant pas de magazines de mode, ni ne suivant l’actualité des dernières tendances, je me retrouve souvent à acheter des vêtements parce que je les ai vus sur des gens ordinaires et je me suis dit « hey, moi aussi je le veux ». Et avec un défilé de clientes, tout le monde peut vraiment s’imaginer dans ce manteau ou cette veste. Parce que nous ne serons pas tous des mannequins, mais nous sommes certainement tous des clients.
De plus : cette année il y a Covid, donc dans tous les cas il faut respecter les distances, faire attention et surtout mettre un masque. Comment rendre un défilé de mode beau même avec ces masques bleus devant la bouche?
Voilà l’idée : aurevoir les masques classiques, bienvenue aux masques de carnaval de Venise. Ainsi le spectacle devient encore plus beau et plus coloré, avec les masques qui ajoutent un voile de mystère et rendent tout cela très intriguant, captivant et nouveau.
Reine de la soirée, bien sûr, Rita : elle aussi a défilé, et s’est arrêtée à la fin pour parler et remercier tout le monde, les invités comme le personnel. Mention spéciale pour ces derniers : j’ai vu une équipe soudée et enthousiaste. J’ai vécu un peu dans les coulisses et tout le monde a ramé dans le même sens, en toute sécurité et surtout sans jamais perdre le sourire. Très bonne ambiance, et le résultat en a profité.
Je n’étais qu’un spectateur, entre autres, comme mentionné, je ne comprends pas grand-chose à la mode, encore moins aux défilés de mode. Mais je dois dire qu’entre la musique, les vêtements, les couleurs, le lieu, l’animation, le souci du détail… en ajoutant le tout, je dois dire que cela me paraissait tout sauf un défilé amateur.
Bravo à tout le monde, du personnel aux clientes, qui semblaient parfaitement à l’aise sur la scène.
Et surtout bravo à Rita, une femme que plus je connais plus j’estime.
Texte original : Leonardo Mazzeo
Traduction : Emma Fabbri
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